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de m. le comte d’haussonville.

ce que chacun s’y tienne exactement à son rang. La tâche n’est pas facile à remplir dans un temps où non seulement les hommes, mais les genres, ont perdu tout respect de la hiérarchie. Dès le jour où vous êtes entré en charge, vous avez pris à cœur cette besogne nécessaire et vous l’avez exécutée avec une conscience, avec une ardeur, avec une absence de toute considération personnelle qui vous ont marqué au coin d’une fière et courageuse indépendance. — Ah ! Monsieur, que vous êtes pugnace ! Vous ne pouvez apercevoir une réputation dont l’empire vous paraît usurpé sans lui déclarer la guerre, ni une statue qui ne vous semble point méritée sans la déboulonner de son piédestal. Parfois même vous n’attendez pas que cette statue soit érigée ; à peine apparaît-elle à l’état de simple maquette qu’aussitôt vous foncez sur elle et la réduisez en