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l’honneur que vous m’avez fait en m’accueillant dans votre Compagnie.

Vous représentez, en effet, Messieurs, le pouvoir de l’esprit ; vous êtes la tradition littéraire vivante ; et si la langue, la littérature, les chefs-d’œuvre de la prose et de la poésie d’un grand peuple expriment peut-être ce que son génie national a de plus intérieur et de plus universel à la fois, c’est vous qui, depuis plus de deux siècles passés, en ayant reçu le dépôt, l’avez, — de Corneille à Racine, de Bossuet à Voltaire, de Chateaubriand à Hugo, — religieusement conservé, transmis, et enrichi. Le Français qui le dit n’apprend rien à l’étranger : je serais heureux qu’il le rappelât à quelques Français qui l’ont trop oublié.

Dans la faible mesure où le zèle et l’application d’un seul homme peuvent imiter de loin l’œuvre de toute une compagnie, me