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de m. le comte d’haussonville.

armé de pied en cap, et vos contradicteurs ont pu s’en apercevoir. Pour sortir cependant de cette méritoire obscurité, il vous fallait une bonne chance. Elle ne vous a pas manqué. La chance fait rarement défaut au mérite persévérant.

Un de nos confrères, étranger d’origine, mais qui a voulu devenir Français le lendemain de nos malheurs, demandait à ses débuts dans la vie littéraire un conseil à George Sand : « Dans le temps où nous vivons, lui répondit-elle, pour se faire entendre il faut crier sur les toits. La Revue des Deux Mondes est un toit. Tâchez d’écrire dans la Revue des Deux Mondes. » Sans le connaître, vous avez suivi ce conseil et, en 1875, vous avez poussé votre premier cri sur le toit. Ce cri eut du retentissement. C’était un article sur le roman réaliste. Avec une grande liberté de jugement et même