Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
de m. ferdinand brunetière.

culinaires, plus académiques, — ce qu’il y a de transitoire, de passager, d’éphémère, ce qui périra demain avec l’occasion qui l’a vu naître, l’élément mobile ou relatif des choses, voilà ce qu’il s’agit pour lui d’attraper à la course et de saisir comme au vol, sans se préoccuper de savoir ce que le temps en conservera.

L’écrivain, au contraire ! et comme si le spectacle apparent du monde, l’illusion de l’heure présente en masquaient pour lui le véritable sens, il les écarte, et ce qu’il y a de permanent au fond des choses, c’est ce qu’il essaie d’atteindre pour le fixer sous l’aspect de l’éternité. Poète ou romancier, dramaturge, historien ou critique, il ne lui suffit pas d’être le peintre ingénieux ou le spirituel traducteur des mœurs et des idées du jour. Il vise plus haut ! Il vise plus loin ! Et son ambition, de quelque nom