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qu’on jouait hier n’est qu’une insigne platitude, nous voulons pourtant qu’on nous en parle, — afin de n’y pas aller voir, — et nous ne permettons pas que le feuilletoniste se dérobe en considérations sur le théâtre de Favart ou de Collé. Nous ne souffrons pas que le chroniqueur nous fasse tort des moindres détails du crime ou du procès dont la marquise, en son salon, n’est pas moins curieuse ou plutôt moins avide que la portière dans sa loge. Mais quels cris enfin ne pousserions-nous pas s’il tombait quelque part un ministère ou un fonds d’État, un trois pour cent, sans que notre journal eût l’air d’en rien savoir ? Pardonnez-moi, Messieurs, l’expression un peu familière : ce que nous demandons au journaliste, — son nom même l’indique, — c’est le « plat du jour », et nous exigeons qu’il nous le serve chaud ! ou, en d’autres termes, moins