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de m. le comte d’haussonville.

mais dans les limites d’un même genre, car il y avait certains points de doctrine auxquels il demeurait invariablement fidèle. Il aimait la liberté d’un amour sincère. Toutes les libertés à vrai dire ne lui tenaient pas également à cœur. Que la liberté de la presse lui parût la plus précieuse de toutes, personne assurément ne songerait à lui en faire reproche. La liberté d’éducation et le droit pour le père de famille de choisir le maître de ses enfants lui paraissaient moins nécessaires. Il mettait au-dessus la liberté parlementaire. Il avait aimé, il aurait aimé encore à entendre des voix éloquentes débattre avec noblesse dans une assemblée les affaires du pays. Mais élevé à l’école anglaise il avait le sentiment que si l’on veut être assuré que ces débats ne s’abaisseront point aux rivalités de personnes ou aux trafics de conscience, que les intérêts permanents