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CINQ LETTRES
SUR
ERNEST RENAN[1]




PREMIÈRE LETTRE
Dinard, 6 septembre 1903.
Monsieur,

A l’occasion des fêtes qui se préparent au pays de Tréguier, pour l’inauguration de la statue de Renan, vous prévoyez, sans avoir besoin pour cela d’être prophète, qu’il s’échangera quelques

  1. J’étais à Dinard, où j’avais formé le rêve paresseux, et bien inutile, de me reposer, quand le directeur d’un grand journal de la région, l’Ouest-Éclair, me fit demander, par l’intermédiaire d’un ami qu’on me dispensera de nommer, si je ne m’expliquerais pas volontiers, en quatre ou cinq articles, à l’occasion des fêtes de Tréguier, sur l’œuvre et le personnage d’Ernest Renan. J’hésitai d’abord un peu, pour des raisons que l’on verra dans la première de ces Lettres, mais finalement, pour d’autres raisons, qui me parurent plus fortes, j’acceptai la proposition. Il y a des invitations auxquelles il n’est pas facile de se dérober, sans se faire soupçonner de plus de prudence que de lassitude ; et puis, l’Œuvre d’Ernest Renan, n’est-ce pas un de ces sujets sur lesquels on ne saurait nous pardonner, à