— Je ne dors pas, je ne dors pas… Je suis même trop éveillé et…
— Un peu de patience, on ne peut renouveler les doses à chaque instant.
Il regardait les feuillets épars sur la petite table :
— C’est bon signe, vous avez écrit…
Le docteur lisait déjà, et une sueur froide coulait sur le dos de Philippe : il était découvert…
— Et c’est gentil, ça, vous parlez de moi :
« Le docteur Dufresne est tellement religieux que la religion ne lui suffisait pas. Il y a des hommes comme ça, et, lorsqu’ils s’entichent d’une science, on dirait qu’ils vont à la messe. Le vrai philosophe… »
Philippe rougissait :
— Ce n’est pas vous…
— « Le vrai philosophe doit toujours s’étonner. Dufresne dit qu’il a tout vu. Mais quoi encore ? » Ouais, ouais, vous êtes gentil…
— Mais je vous dis que ce n’est pas vous…
— Il me demandait : « Si vous étiez né ailleurs, seriez-vous catholique ? » Je lui répondis : « D’abord, qui vous dit que je suis catholique, et puis, seriez-vous incrédule, vous ?… Mais sa grosse poule… » Dites donc, vous, vous n’êtes pas trop poli pour nos femmes…
— Vous voyez bien que ce n’est pas vous : madame Dufresne n’est pas grosse…
Philippe avalait mal sa salive, et toute sa