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— J’ai 63 ans, monsieur le curé et je n’ai jamais mis les pieds au spectacle.

Elle disait spectacle, d’une voix flûtée, et qui fleurait des intentions, des significations surannées.

— C’est bon. Je vais essayer de consoler Gustave. J’ai des images pour lui.

Gustave regarda à peine les images. Il pleurait.

— Un cirque, beau ! monsieur le curé, beau !

— Tu veux pas d’images ? Je vais les rapporter ?

— Non, là.

Il indiquait le bureau et se remettait à pleurer.

C’était une scène pénible et grotesque que de voir, d’entendre pleurer ce lourd garçon, que les sanglots secouaient. Son goitre se soulevait, et, alors, il devenait hideux. Le prêtre en avait pitié :

— Il y a un autre cirque, le mois prochain. Je te le promets, je déciderai ta tante, en la prenant petit à petit.


Il souriait d’un air fin et cependant, la tante ne bronchait pas.