Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— C’est l’heure, je te dis… Grouille-toi…Si t’es malade, dis-le.

— Je suis pas malade… Je me lève.

Au déjeuner, Berthe remarqua cet air abattu, ces yeux gonflés :

— Vous travaillez trop, papa.

— Faut bien, notre vie n’est pas gagnée, fit madame Godin.

Dans la rue, il rencontra un voisin :

— Vous vieillissez, monsieur Godin.

— C’est la vie, monsieur Ménard.

Et, lorsqu’il revint de sa retraite, Maurice, qui avait de ses confidences, m’avoua cyniquement :

— Si au moins, monsieur Robert m’avait ressemblé, je pourrais avoir un but dans la vie. Monsieur Robert m’aiderait… Il fallait que ce soit cette gauchère de Berthe qui est incapable de profiter de quoi que ce soit. Je reste le fils du commis Godin.