Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Qu’est-ce que je fais là. Je l’ai pourtant, mon mouchoir !

C’était plus fort que lui, il ouvrait de nouveau le tiroir, lorsque la voix de Berthe demanda :

— L’avez-vous trouvé, papa ?

[Maurice était le seul de ses enfants qui le tutoyât.]

— Oui, oui… Je viens…

Il ne repartait pas. La voix aussi le troublait, et une autre voix se mêlait à celle-là, celle de Robert, de monsieur Robert.

— Je suis fou ! … Qu’est-ce que j’ai ?

Brusquement, il rouvrit le tiroir, en tira encore la photo :

— C’est Robert, monsieur Robert, et il ressemble à Berthe comme deux gouttes d’eau.

Le cœur lui battait.

— Comme c’est drôle, les ressemblances !


Il jeta, sans savoir, la photo sur le lit, où, quelques minutes plus tard, Maurice la découvrirait, en écoutant sans rien dire le reste de la scène. Puis il retourna à la cuisine, où madame Godin commentait avec Berthe les mondanités du journal.