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Elle partit, le chapeau en bataille, oubliant de faire sa visite à l’église, une de ces visites dont elle disait : « Ça ne compte pas, c’est en passant ».

Elle écrivit sa lettre, et, comme si de rien n’était, le soir, elle présida à la bonne aventure de ses concitoyens. Mais, deux jours plus tard, au bureau de poste, où elle se rendait chaque soir, à cause de ses nombreux bulletins et messagers :

— Une lettre pour vous, Mlle Florestine, une lettre de l’évêché.

Florestine ne l’ouvrit que chez elle. Avec politesse, mais fermement, monseigneur lui rappelait qu’elle devait obéissance à son pasteur, et que, pour éviter un plus grand mal, il fallait interrompre la tombola perpétuelle.

Florestine obéit sur le champ, comme elle savait obéir. On ne la vit point, ce soir-là, devant sa table d’augure décharnée, et non plus à l’église, le lendemain matin. Florestine boudait la messe et la communion. Le jour suivant, elle fit pis que bouder, elle se dit : « Il n’y a plus de religion, pourquoi aller à la messe ? Les pratiques pieuses sont maintenant défendues ».