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Florestine recevait des amies de la ville, des « compagnes de couvent », elle ne leur épargnait jamais la visite de la sacristie. Je dois ajouter que Florestine était présidente inamovible des Enfants de Marie, zélatrice du Moniteur de la bonne sainte Anne ainsi que du Bulletin de Notre-Dame-de-la-Délivrance et du Courrier des âmes du purgatoire, et philatéliste distinguée de l’Œuvre du timbre chinois. Elle lisait ces feuilles de la première à la dernière ligne, et son érudition quant aux miracles et guérisons bizarres n’avait point de limites.

Il va de soi qu’elle était la première à la messe et le bruit de ses talons carrés servait de réveil au curé. « C’est Florestine, il est temps de se lever ». Mais « il avait du temps de reste », parce que Florestine mettait une bonne demi-heure à la « préparation de la communion ». Elle en avait une particulière pour chaque jour du mois, riche qu’elle était en manuels de piété : toute une bibliothèque reliée en veau et qui n’était pas oisive.

Elle suivait donc la messe du jour, et, une fois, se confessa d’avoir été négligente et d’avoir lu la messe de saint Philémon, quand c’était celle de sainte Clotilde. Chaque semaine, elle