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A présent, il était riche, et son train de vie n’avait pas changé. Pourtant, deux fois par semaine, les dernières années, il allait au cinéma, un siège de galerie. Il y avait pris goût.

Chaque semestre, Patsy venait lui payer ses intérêts. Le capital était échu depuis longtemps, mais, bon garçon, Arthur avait consenti maintes fois chez le notaire à une extension de délai, et, comme c’était son notaire, les frais d’acte se trouvaient réduits au minimum : Arthur parlait lui-même au notaire. Il exigeait cependant les reçus de taxes et les renouvellements d’assurance : pour le reste, Arthur n’ennuyait pas Patsy.

Elle avait vieilli très vite, peinant fort, dans des manufactures, des restaurants, faisant même des ménages, à l’occasion. Sa sœur s’était mariée, et le mari lui aussi était un ivrogne. Patsy continuait d’être la vache à lait de tout le monde. Une vie de chien.

Une fois, elle avait été en retard dans ses intérêts. Un neveu s’était brisé une jambe en jouant avec un camarade. Arthur avait accepté d’attendre, « mais il ne faudrait plus compter sur lui ». Il avait affirmé, comme tous les avares :