Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çaient aussitôt. Quand il leur commandait de revenir, elles revenaient. Il avait fait des images d’oiseaux et de passereaux qui volaient lorsqu’il leur enjoignait de voler et qui s’arrêtaient quand il leur disait de s’arrêter, et quand il leur présentait de la boisson et de la nourriture, elles mangeaient et buvaient. Quand les enfants se furent retirés et qu’ils eurent raconté à leurs parents ce qu’ils avaient vu, ceux-ci leur dirent : « Évitez à l’avenir d’être avec lui, car c’est un enchanteur ; fuyez-le donc dorénavant, et ne jouez plus avec lui (14). »


CHAPITRE XXXVII.


Un certain jour le Seigneur Jésus jouant et courant avec les autres enfants passa devant la boutique d’un teinturier qui se nommait Salem ; il y avait dans cette boutique des étoffes appartenant à grand nombre d’habitants de la ville et que Salem se préparait à teindre de diverses couleurs ; Jésus étant entré dans cette boutique prit toutes ces étoffes et les jeta dans la chaudière. Salem se retournant et voyant les étoffes perdues, se mit à pousser de grands cris et à réprimander Jésus, disant : « Qu’as-tu fait, ô fils de Marie ? tu as fait tort à moi et à mes concitoyens ; chacun demandait la couleur qui lui convenait, et toi tu es survenu, et tu as tout perdu. » Le Seigneur Jésus répondit : « De quelque pièce d’étoffe que tu veuilles changer la couleur, je la changerai. » Et aussitôt il se mit à retirer les étoffes de la chaudière et chacune était teinte de la couleur que désirait le teinturier (15). Et les Juifs témoins de ce miracle, célébrèrent la puissance de Dieu.