Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour cet enfant qu’ils lui rendirent les honneurs comme à un dieu. Et sa mère le porta en pleurant à Marie et lui dit : « Ô ma maîtresse, vois ce que ma rivale a fait à mon fils et comme elle l’a fait tomber dans le puits et il n’y a pas de doute pour moi qu’elle ne cause un jour sa mort. » Marie lui répondit : « Dieu punira le mal qui t’a été fait. » Peu de jours après, la rivale alla puiser de l’eau et ses pieds s’embarrassèrent dans la corde de sorte qu’elle tomba dans le puits et lorsque l’on accourut pour lui porter secours, on trouva qu’elle s’était fracassé la tête. Elle mourut donc d’une manière funeste et la parole du sage s’accomplit en elle : « Ils ont creusé un puits et ils ont jeté la terre en haut, mais ils sont tombés dans la fosse qu’ils avaient préparée. »


CHAPITRE XXX.


Une autre femme de la même ville avait deux enfants, malades tous deux ; l’un mourut et l’autre était près de trépasser ; sa mère le prit dans ses bras et le porta à Marie en versant un torrent de larmes et elle lui dit : « Ô ma maîtresse, viens à mon secours et assiste-moi ; j’avais deux fils et je viens d’en perdre un et je vois l’autre au moment de périr. Vois comment j’implore la miséricorde du Seigneur. » Et elle se mit à dire : « Seigneur, vous êtes plein de clémence et de compassion ; vous m’aviez donné deux fils, vous avez rappelé l’un d’eux à vous, du moins laissez-moi l’autre. » Marie témoin de son excessive douleur, eut pitié d’elle et lui dit : « Place ton enfant dans le lit de mon fils et couvre-le de ses vêtements. » Et quand