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qu’il était tel que tu le vois à présent. Nous nous sommes livrées à la tristesse, car nous n’avions plus notre père qui pût nous consoler ; nous n’avons oublié aucun sage au monde, aucun magicien, ou enchanteur, nous avons eu recours à tous, mais nous n’en avons retiré nul profit. C’est pourquoi, toutes les fois que nos cœurs sont gonflés de tristesse, nous nous levons et nous allons avec notre mère que voici, au tombeau de notre père, et, après avoir pleuré, nous revenons. »


CHAPITRE XXI.


Lorsque la jeune fille eut entendu ces choses elle dit : « Prenez courage et cessez de pleurer, car le remède de vos maux est proche, il est même avec vous et au milieu de votre demeure ; j’ai été lépreuse, mais après que j’eus vu cette femme et ce petit enfant qui est avec elle et qui se nomme Jésus, et après avoir versé sur mon corps l’eau avec lequel sa mère l’avait lavé, j’ai été purifiée. Je sais aussi qu’il peut mettre un terme à votre malheur ; levez-vous, approchez-vous de Marie, et après l’avoir conduite chez vous, révélez-lui le secret dont vous m’avez fait part, en la suppliant d’avoir compassion de vous. » Lorsque ces femmes eurent entendu ces paroles de la jeune fille, elles s’empressèrent d’aller auprès de Marie et elles l’emmenèrent chez elles et elles lui dirent en pleurant : « Ô Marie, notre maîtresse, prends pitié de tes servantes, car notre famille est dépourvue de son chef et nous n’avons pas un père ou un frère qui entre ou qui sorte devant nous. Ce mulet que tu vois est notre