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d’eux et qui les amenaient garrottés. Ces voleurs entendirent un grand bruit pareil à celui du cortége d’un roi qui sort de sa capitale au son des instruments de musique, escorté d’une grande armée et d’une nombreuse cavalerie, ils laissèrent tout leur butin et s’empressèrent de fuir. Les captifs se levant alors, brisèrent les liens l’un de l’autre, et ayant repris leurs effets, ils se retiraient lorsque voyant Joseph et Marie qui s’approchaient, ils leur demandèrent : « Où est ce roi dont le cortége a, par son bruit, épouvanté les voleurs au point qu’il se sont enfuis et que nous avons été délivrés ? » Et Joseph répondit : « Il vient après nous. »


CHAPITRE XIV.


Ils vinrent ensuite à une autre ville où il y avait une femme démoniaque, et tandis qu’elle était allée une fois puiser de l’eau durant la nuit, l’esprit rebelle et impur s’emparait d’elle. Elle ne pouvait ni supporter aucun vêtement, ni habiter une maison, et toutes les fois qu’on l’attachait avec des liens ou avec des chaînes, elle les brisait et s’enfuyait nue dans les lieux déserts, elle se tenait sur les routes et près des sépultures, et elle poursuivait à coups de pierre ceux qu’elle trouvait, de sorte qu’elle était pour ses parents un grand sujet de deuil. Marie l’ayant vue, fut touchée de compassion, et aussitôt Satan abandonna cette femme, et il s’enfuit sous la forme d’un jeune homme, en disant : « Malheur à moi, à cause de toi, Marie, et à cause de ton fils ! » Lorsque cette femme fut délivrée de ce qui causait ses tourments, elle regarda autour