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signifiantes ; Thilo a réimprimé le texte arabe soigneusement corrigé, il a revu la traduction et il a conservé celles des notes du premier éditeur qui offraient le plus d’importance.

Nous connaissons quatre traductions allemandes de cet Évangile ; la première vit le jour en 1699, sans indication de lieu et sans nom d’auteur ; la seconde, également anonyme, porte la date de 5738 (1789) à Jérusalem ; la troisième vit le jour en 1804 ; la quatrième fait partie du recueil déjà cité du docteur Borberg (t. I, p. 135 et suiv.)

L’on a cru pouvoir attribuer la rédaction de l’Évangile de l’Enfance tel que nous le possédons à quelque écrivain nestorien ; il est de fait que cette légende a toujours joui chez ces sectaires de la plus grande faveur. On l’a retrouvée chez les chrétiens de Saint-Thomas, fixés sur la côte de Malabar et qui partagent les erreurs anathématisées par le concile œcuménique d’Éphèse. Les Arméniens en ont reproduit dans leurs divers écrits les principales circonstances.

À des époques d’ignorance, l’on ne manqua point d’attribuer cet Évangile à l’un des apôtres ; l’on désigna successivement saint Mathieu ou saint Pierre, saint Thomas ou saint Jacques comme l’ayant composé, saint Irénée croyait que c’était l’œuvre de quelque marcosien, Origène y voit la main de Basilide, et saint Cyrille celle de quelque sectateur de Manès. Quoi qu’il en soit, ce recueil de traditions, plus ou moins hasardées, se retrouve dans tout l’Orient le même pour le fond des choses.

Il est facile de se rendre compte de la grande po-