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cites tant de larmes et tant de cris de douleur, certes c’est Dieu, mon père, qui t’a accordé cette puissance. Les hommes périssent à cause de la désobéissance d’Adam et de sa femme Ève, et la mort n’épargne aucun d’eux. Mais nul ne peut être ôté de ce monde sans la permission de mon père. Il y a eu des hommes dont la vie s’est prolongée jusqu’à neuf cents ans : mais ils ne sont plus. Et quelque longue qu’ait été la carrière de certains d’entre eux, tous ont succombé, et aucun d’eux n’a jamais dit : « Je n’ai pas goûté la mort. » Et il a plu à mon père d’infliger cette peine à l’homme, et aussitôt que la mort a vu quel commandement lui venait du ciel, elle a dit : « J’irai contre l’homme, et je ferai autour de lui un grand ébranlement. » Adam ne s’étant point soumis à la volonté de mon père, et ayant transgressé ses ordres, mon père, courroucé contre lui, l’a livré à la mort, et c’est ainsi que la mort est entrée en ce monde. Si Adam avait observé les ordres de mon père, la mort n’aurait jamais eu d’empire sur lui. Pensez-vous que je ne pourrai pas demander à mon père de m’envoyer un char de feu pour recevoir le corps de mon père Joseph, et le transporter dans un séjour de repos où il habite avec les saints ? Mais cette angoisse et cette punition de la mort est descendue sur tout le genre humain à cause de la prévarication d’Adam. Et, c’est pour ce motif, que je dois mourir selon la chair, non à cause de mes œuvres, mais pour que les hommes que j’ai créés obtiennent la grâce. »


CHAPITRE XXIX.


Ayant dit ces paroles, j’embrassai le corps de mon