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tenait enveloppé, et il poussait de grands soupirs. Et je tins ses mains durant l’espace d’une heure entière. Et lui, ayant tourné son visage vers moi, me faisait signe de ne point l’abandonner. Ayant ensuite posé ma main sur sa poitrine, je pris son âme, déjà près de sa gorge, et au moment de sortir de sa retraite.


CHAPITRE XX.


Quand ma mère, toujours vierge, vit que je touchais le corps de Joseph, elle lui toucha les pieds. Et les trouvant déjà privés de vie et refroidis, elle me dit : « Ô mon cher fils, ses pieds commencent déjà à se refroidir, et ils sont froids comme la neige. » Ayant ensuite réuni ses fils et ses filles, elle leur dit : « Venez, tous tant que vous êtes, et approchez de votre père, car il est certainement arrivé à son dernier moment. » Et Assia, fille de Joseph, répondit : « Malheur à moi, ô mes frères, car c’est la même maladie dont est morte notre mère bien-aimée. » Elle pleurait et poussait des cris de douleur, et tous les autres enfants de Joseph répandirent aussi des larmes. Et moi, et Marie, ma mère, nous pleurions avec eux.


CHAPITRE XXI.


Et me retournant vers le midi, je vis la mort qui s’approchait, et avec elle toutes les puissances de l’abîme, leurs armées et leurs satellites. Et leurs vêtements, leurs bouches et leurs visages jetaient du feu. Quand mon père Joseph les vit venir à lui, ses yeux furent inondés de larmes. Et, en même temps, il gémit