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moi. Moi, ton serviteur, je te vénère aujourd’hui en toute humilité, et je répands mes larmes devant toi. Tu es mon Dieu, tu es mon Seigneur, ainsi que l’ange me l’a annoncé bien souvent, et surtout en ce jour que mon âme flottait agitée en de mauvaises pensées, à cause de la pure et bénie Marie qui avait conçu, et que je songeais à renvoyer en secret. Et tandis que je méditais ce projet, voici que, par un mystère admirable, les anges du Seigneur n’apparurent pendant mon sommeil, me disant : Ô Joseph, fils de David, ne crains point de prendre Marie pour ta fiancée, et ne t’afflige pas de ce qu’elle a conçu, et ne profère pas à cet égard des paroles répréhensibles, car elle est enceinte par l’opération de l’Esprit-Saint, et elle engendrera un fils qui portera le nom de Jésus, et c’est lui qui rachètera les péchés de son peuple. Ne me reprends donc pas de ma faute, Seigneur, car j’ignorais les mystères de ta nativité. Je me souviens, Seigneur, du jour lorsqu’un enfant périt de la morsure d’un serpent. Ses parents voulaient te livrer à Hérode, disant que tu l’avais fait mourir. Mais tu le ressuscitas d’entre les morts, et tu le leur rendis. Alors, m’approchant de toi, et te prenant la main, je te dis : « Mon fils, prends garde à toi. » Mais tu me répondis : « N’es-tu pas mon père selon la chair ? je t’enseignerai qui je suis. » Et maintenant, ô mon Seigneur et mon Dieu, ne t’irrite pas contre moi, et ne me condamne pas à cause de cette heure. Je suis ton esclave et le fils de ta servante. Toi, tu es mon Seigneur, mon Dieu et mon Sauveur, et très-certainement le fils de Dieu.