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de César-Auguste, enjoignant à chacun de retourner dans sa patrie. Et ce fut le préfet de la Syrie, Cyrinus, qui publia le premier cet édit. Il fut donc nécessaire que Joseph avec Marie se rendît à Bethléem, car ils en étaient originaires, et Marie était de la tribu de Judas et de la maison et de la patrie de David. Et lorsque Joseph et Marie étaient sur le chemin qui mène à Bethléem, Marie dit à Joseph : « Je vois deux peuples devant moi, l’un qui pleure et l’autre qui se livre à la joie. » Et Joseph lui répondit : « Reste assise et tiens-toi sur ta monture et ne profère pas des paroles superflues. » Alors un bel enfant, couvert de vêtements magnifiques, apparut devant eux et dit à Joseph : « Pourquoi as-tu traité de paroles superflues ce que Marie te disait de ces deux peuples ? Car elle a vu le peuple juif qui pleurait, parce qu’il s’est éloigné de son Dieu, et le peuple des Gentils qui se réjouissait, parce qu’il s’est approché du Seigneur, suivant ce qui a été promis à nos pères, Abraham, Isaac et Jacob. Car le temps est arrivé pour que la bénédiction dans la race d’Abraham s’étende à toutes les nations. » Et lorsque l’Ange eut dit cela, il ordonna à Joseph d’arrêter la bête de somme sur laquelle était montée Marie, car le temps de l’enfantement était venu. Et il dit à Marie de descendre de sa monture et d’entrer dans une caverne souterraine où la lumière n’avait jamais pénétré et où il n’y avait jamais eu de jour, car les ténèbres y avaient constamment demeuré. À l’entrée de Marie, toute la caverne resplendit d’une splendeur aussi brillante que si le soleil y était, et c’était la sixième heure du jour, et tant