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quelque concupiscence d’impudicité, que Dieu me punisse en présence de tout le peuple, afin que je serve d’exemple de châtiment du mensonge. » Et elle approcha avec confiance de l’autel du Seigneur, et elle but l’eau d’épreuve, et elle fit sept fois le tour de l’autel, et il ne se trouva en elle aucune tache. Et comme tout le peuple était frappé de stupeur et de surprise en voyant sa grossesse et qu’aucun signe ne se manifestait sur son visage, divers discours commencèrent à se répandre parmi le peuple. Les uns vantaient sa sainteté, d’autres l’accusaient et se montraient mal disposés pour elle. Alors Marie, voyant que les soupçons du peuple n’étaient pas entièrement dissipés, dit à voix haute et que tous entendirent : « Vive le Seigneur Dieu des armées, en présence duquel je me tiens ! je l’atteste que je n’ai jamais connu ni ne dois connaître d’homme, car, dès mon enfance, j’ai pris dans mon âme la ferme résolution, et j’ai fait à mon Dieu le vœu de consacrer ma virginité à celui qui m’a créée, et je mets en lui ma confiance pour ne vivre que pour lui et pour qu’il me préserve de toute souillure, tant que je vivrai. » Alors tous l’embrassèrent, en la priant de leur pardonner leurs mauvais soupçons. Et tout le peuple, et les prêtres et les vierges la reconduisirent chez elle, en se livrant à l’allégresse et en poussant des cris, et en lui disant : « Que le nom du Seigneur soit béni, car il a manifesté ta sainteté à tout le peuple d’Israël. »


CHAPITRE XIII.


Il arriva, peu de temps après, qu’il y eut un édit