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compagnes, craignant que quelqu’une d’elles ne péchât en paroles, ou n’élevât sa voix en riant, ou ne fût gonflée d’orgueil, ou n’eût de mauvais procédés à l’égard de son père et de sa mère. Elle bénissait Dieu sans relâche, et pour que ceux qui la saluaient ne pussent la détourner de la louange de Dieu, elle répondait à ceux qui la saluaient : « Grâces soient rendues à Dieu ! » Et c’est d’elle que vint l’usage adopté par les hommes pieux de répondre à ceux qui les saluent : « Grâces soient rendues à Dieu ! » Elle prenait chaque jour pour se substanter la nourriture qu’elle recevait de la main de l’Ange (6), et elle distribuait aux pauvres les aliments que lui remettaient les prêtres du Temple. On voyait très-souvent les Anges s’entretenir avec elle, et ils lui obéissaient avec la plus grande déférence. Et si une personne atteinte de quelqu’infirmité la touchait, elle s’en retournait aussitôt guérie.


CHAPITRE VII.


Alors le prêtre Abiathar offrit des cadeaux considérables aux pontifes, afin que Marie fût donnée en mariage à son fils. Marie s’y opposait, disant : « Il ne peut pas être que je connaisse un homme ou qu’un homme me connaisse. » Les prêtres et tous ses parents lui disaient : « Dieu est honoré par les enfants comme il a toujours été dans le peuple d’Israël. » Marie répondit : « Dieu est d’abord honoré par la chasteté. Car, avant Abel, il n’y eut aucun juste parmi les hommes, et il fut agréable à Dieu pour son offrande, et il fut tué méchamment par celui qui