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couper le bras pour luy ſauver la vie. Ce pauvre garçon, ſoit de la douleur qu'il receut en ceſte extirpation, ou de regret d'avoir perdu un de ſes mẽbres devint aliené de ſon ſens par quelque eſpace de temps, contraignant ſes parens quelques fois de le reſerrer, d'autant qu'il faiſoit quelques folies, dont l'une entr'autres fut fort remarquable que je veux mettre icy. C'eſt qu'un jour qu'il faiſoit une tormente merveilleuſe, & telle qu'il n'y avoit navire qui fut quaſi en ſeureté dans les ports & havres, & par conſequent impoſſible de demourer à la mer : ledit Eveillard qui n'avoit qu'un bras, ſe met dans un