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voiles toutes caſſees & briſees : & en cette façon ſe remetẽt ſur la route de France, ou ils furent pres de deux mois : pendant leſ-quels leur vivre fut ſi frugal que chacun homme n'avoit au matin qu'aſſi gros comme une noix de pain, & deux travers doigt de vin en un verre, & autãt au ſoir : de maniere que cinq de leurs hommes moururent de faim premier qu'arriver en Frãce : autres perdirent les dents faute de manger. Et qui fut le pis ſur la fin il y eut telle diminution de l'ordinaire accouſtmé, qu'ils peſoient avec des balances de bois le pain que chacun devoit avoir : en telle ſorte que vaincus de la faim, la pluſ-