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TRISTAN ET ISEULT

du jour détesté, donne le signal auquel accourt Tristan. Voici la plus merveilleuse, la plus divine scène d’amour qui ait jamais été écrite. Rien n’en peut exprimer le charme, la puissance et la beauté. Malgré les avertissements de Brangaine, qui veille sur la tour et dont la voix lente tombe dans l’entrelacement des symphonies comme l’appel terrible du destin, les deux êtres extasiés, assis sur un banc de fleurs, s’étreignent avec une passion croissante. Que la mort amie succède à la cruelle vie, qu’elle chasse les terreurs et que la suprême joie soit dans cette mort éternelle, auguste et sublime, impérieusement invoquée, continuatrice de la nuit qui fuit !

En des cliquetis d’armes, en des cris, surgissent tout à coup Marke et ses courtisans. L’infâme Melot, qui prépara le piège, les conduit. La déploration du vieux roi est d’une indicible douleur et ses reproches sont d’une amertume poignante. Tristan n’y répond pas : il va partir pour la contrée ténébreuse où nul soleil ne luit, et Iseult l’y suivra, comme elle l’a suivi en Cornouailles. Mais Melot a bondi et Tristan, frappé, s’affaisse dans les bras de l’amante, tandis que reparaît à l’horizon la lumière fatale du jour.

Le commencement du troisième acte donne