« Hymen ! hyménée ! » Les thèmes redeviennent vagues, indistincts et s’effacent en un harmonieux murmure. Cette longue scène, qui paraît très brève, est d’une beauté supérieure.
Une symphonie de tendresse attristée, d’irrésistible émotion, la suit. Avec une étonnante éloquence, l’orchestre exprime ce qui se passe à ce moment dans le cœur de Briséis et fait entendre de nouveau les motifs essentiels du drame. La jeune fille songe que l’orage pourrait menacer la galère qui emporte Hylas, que son amant pourrait la tromper. Mais le serment la rassure. Elle pense à sa mère malade et, voyant sur le seuil de la maison les fleurs des fiançailles, elle les ramasse, les baise, et se laisse tomber sur un banc. « Hymen ! hymen ! hyménée ! » disent les voix affectueuses du souvenir… Ah ! la touchante et simple et jolie page venue de l’âme encore candide d’un homme qui a souffert et vécu et non du cerveau d’un arrangeur de sons, insensible et sec !
Râlante, éperdue, Thanastô accourt. Elle crie : « Jésus ! Jésus ! Christ ! Christ ! sauve-moi ! » et, fanatique, proclame solennellement la toute puissance rédemptrice du Dieu véritable. La musique s’élève ici à une surprenante hauteur. Pour secourir sa mère, Briséis est prête adonner sa vie. Elle ne croit qu’en Apollon et, avec