à disparaître tôt ou tard. Ne semble-t-il pas que,
déjà, brille d’un moins vif éclat l’étoile de
M. Mascagni ? D’autres se lèvent, étincelantes,
et je souhaite qu’elles illuminent longtemps
notre ciel. L’effort tenté en ce moment au pays
de musique et de poésie est, il me semble, trop
considérable pour rester stérile, et voilà pourquoi il ne m’inspire que sympathie. À parler
franc, il n’a engendré jusqu’à présent, dans le
domaine du drame chanté, aucune œuvre vraiment originale, vraiment puissante, vraiment
novatrice.
Cette œuvre future, don Lorenzo Perosi la destine-t-il au domaine de l’oratorio ? La Résurrection du Christ ne me permet pas de l’affirmer. C’est le quatrième ouvrage du cycle de douze, projeté par l’auteur, et déjà, je le reconnais, se manifeste un progrès très frappant. L’audition, comme la conversation, me réservait une surprise. Moins en prêtre officiant qu’en séminariste encore rieur, l’abbé, avec une vivacité d’enfant, monte au pupitre. Il ne conduit pas en chef d’orchestre, mais plutôt en homme que trouble profondément « l’action » engagée. Cette action, on sent qu’il la veut partout : dans l’austère et simple déploration instrumentale de l’agonie ; dans les chœurs des soldats, des