On a repris Guillaume Tell qui, pendant six ans, n’avait pas paru à l’Opéra.
S’il est vrai que notre Académie nationale de musique soit une espèce de musée — le Louvre en quelque sorte — de l’art lyrique, cette reprise satisfera d’autant plus la foule que, à la suite de l’incendie du magasin de décors, une dizaine d’ouvrages anciens, dont deux de Meyerbeer, furent successivement remis à la scène et préférés au chef-d’œuvre de Rossini, préférable cependant, lui seul, à la bonne moitié de ces ouvrages.
Je sais bien que certaines parties de Guillaume Tell ont beaucoup vieilli, et, très évidemment, le public en a été frappé. Tous les exercices de virtuosité, toutes les vocalises, tous les ornements qui surchargent de façon si fâcheuse des mélodies que rien n’obligeait l’auteur à fleurir ;