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À PROPOS DE LA CENTIÈME AUDITION

DE

LA DAMNATION DE FAUST

M. Colonne a eu grandement raison de s’enorgueillir des cent auditions glorieuses et triomphales qu’il a données de la Damnation de Faust. Le chef-d’œuvre admirable et miraculeux, humain et divin, qui, joué à l’Opéra-Comique, devant les banquettes, en une triste matinée de 1846, ruina son auteur, l’eût tué, sans le bel élan charitable et tendre de ses amis, fut, plus tard, exécuté au théâtre du Châtelet, devant des salles combles, le coup de fortune qui assura l’existence de l’Association dont on a fêté si joyeusement le jubilé. Ainsi va le monde.

Grâce à l’initiateur entêté et courageux, le public a fait depuis longtemps la paix avec le maître illustre. Seuls, quelques musiciens se