nante force dans le drame symbolique de la
Vie du Poète, nullement disposé d’ailleurs pour
la scène. M. Charpentier subit ensuite volontairement
l’influence du socialisme, du mysticisme
de « la Butte ». En font foi la Ronde des Compagnons,
la Veillée rouge et l’admirable Chanson du Chemin,
qui est un des morceaux les plus
beaux, les plus impressionnants qui aient été
joués, dernièrement, au concert. On sait que
dans sa Louise, l’auteur s’est proposé de montrer,
avec beaucoup de lyrisme et de réalisme, le
milieu ouvrier du Paris moderne.
Lyrisme et réalisme, tels sont les deux moyens d’action toujours mis en œuvre par le compositeur qui tire de ces éléments en apparence contradictoires des effets de surprenante intensité. On saisit, maintenant que j’ai indiqué au plus bref les visées générales de l’artiste, la conséquence de ces visées et l’on comprend parfaitement que la rue, la rue vivante et joyeuse ait séduit M. Gustave Charpentier. Elle lui offre le réalisme prodigieux de son décor, de sa foule attentive et le lyrisme superbe des événements qui s’y sont produits ou qui s’y produisent à chaque instant. Aucune salle de spectacle n’aura jamais, entre ses murs étroits et secs, la poésie grandiose et encore chantante de cette