toute indépendance, sans s’assurer préalablement du concours de personne, l’entêté compositeur a conçu son œuvre, l’a écrite, vers et musique. Après quoi, aidé par nos édites, il est parvenu à la faire exécuter en plein cœur de Paris.
Si j’en parle maintenant de cette façon, c’est
qu’elle ne me paraît pas être une fantaisie isolée
de l’auteur de Louise, qui d’ailleurs, on se le
rappelle, a déjà tenté plus petitement pareille
chose, à Montmartre, pour un défilé, et dans le
jardin du Luxembourg, devant la statue de
Watteau ; c’est aussi que je la considère comme
un réveil heureux de l’esprit national. Elle confirme nettement les Impressions d’Italie, la Vie du Poète,
les Poèmes chantés et, témoignant de
tendances très particulières, annonçant de manière formelle une série d’ouvrages de même
nature, elle nous renseigne sur des intentions
assez bien définies déjà, assez nobles en somme
pour valoir, je crois, d’être mises en lumière.
Il m’a semblé que, en apportant le bonheur aux
souffrants, l’idée, la forme aux producteurs, la
gloire et la beauté aux êtres d’imagination et de
contemplation, la Muse de Paris, d’un grand
geste, promettait à tous le réconfort d’un art
nécessaire et attendu.
Voilà donc un musicien qui, à cette heure