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LA VIE DE BOHÈME

Je ne suis pas de ceux qui n’accordent aucune attention à la bousculade théâtrale où se ruent, depuis quelques années, les jeunes compositeurs italiens et j’estime, au contraire, que tant d’ouvrages mis au jour coup sur coup, tant de brutale hâte à les concevoir, à les écrire, à les faire jouer, tant d’étroits liens de parenté dramatique les unissant nous doivent frapper comme un des effets les plus curieux, les plus significatifs du mouvement musical moderne.

D’abord, comment ne pas voir dans ces ouvrages de si pareille nature la marque d’un extraordinaire effort de réaction contre les œuvres de décadence lyrique qui, un instant, ternirent l’éclat de l’art expressif italien d’autrefois ? C’est, avec la ruine des vocalises, des points d’orgue, des artifices de virtuosité, la destruction du morceau de concert roucoulé