quiéter de la mode, je n’entends point ne pas
honorer comme il convient le patient et acharné
labeur de M. d’Indy. Mais ce qui serait déplorable, je le déclare, c’est que les impuissants
prissent texte de cet essai pour imposer au public
les pastiches wagnériens dont, à cette heure
moins encore que jamais, on n’a que faire et qui,
s’ils étaient tolérés, finiraient par porter atteinte
au juste renom d’honnêteté et de vaillance
de nos compositeurs. Richard Wagner, bafoué
d’abord, n’a été le dieu devant qui le monde
s’inclina ensuite que parce que, bon Allemand,
il glorifia son pays en ses musiques comme en
ses poèmes, et qu’il créa l’œuvre sublime que
nous admirons tous, en restant fidèle à sa race.
Il donna là à ses détracteurs et à ses adorateurs
une superbe et utile leçon dont on doit se souvenir. Au surplus, une brève analyse de Fervaal
permettra d’apprécier la part d’invention qui, ici,
revient à M. d’Indy et laissera voir malheureusement l’esprit plutôt retardataire qu’audacieux
de l’ouvrage, car enfin il est inadmissible que le
wagnérisme, qui appartient déjà à l’histoire
ancienne, soit l’éternelle barricade destinée à
arrêter l’art en sa marche glorieuse.
Tout est franchement, nettement — petitement — wagnérien en Fervaal : les person-