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SAPHO

après quelques accents navrés de l’orchestre, Sapho, un jour d’hiver, est au coin de son feu, brûlant les chères reliques dont elle veut se séparer pour aller retrouver le faussaire et son enfant. Mais l’amant revient vers la maîtresse, et de mauvais mots d’amertume jaillissent de sa bouche. Brisé de fatigue et d’émotion, Jean s’endort, et, pendant qu’on le berce doucement, tendrement, il rêve au « plus tard ». Allons, courage, que l’adieu se fasse par une lettre et que tout soit fini pour jamais ! Et, sans réveiller l’homme, la femme met son manteau, envoie le baiser suprême et disparaît. Cela est très impressionnant, et peut-être M. Massenet ne nous avait-il point encore donné en aucune page de son œuvre quelque chose d’aussi simplement douloureux que ces dernières mesures.