blables les modes d’expression employés par
Wagner dans ces deux ouvrages qui, cependant,
se succèdent en son œuvre de façon si directe et
dont l’un n’est pour ainsi dire que la conséquence de l’autre !
Certes, la préface instrumentale du Vaisseau fantôme est une page symphonique admirable, digne de prendre rang parmi les plus belles ouvertures du maître, mais elle écrase la partition par sa splendeur même et, par son style de magnifique fermeté, marque les disparates de l’ouvrage. On la connaît trop pour qu’il y ait lieu de l’analyser. Chantant toute la noire poésie de la furieuse mer, elle oppose le sauvage appel désespéré du maudit à la céleste voix d’amour de la rédemptrice, les joies vivantes des bons matelots aux clameurs funèbres des errants de l’onde. Mais, dès les premières scènes, s’affirme un système théâtral qui, tout en faisant pressentir les drames futurs, témoigne bien d’un état d’esprit très particulier de l’auteur. Les matériaux de composition y sont jetés pêle-mêle en une hâte fébrile et utilisés à l’état brut, comme si le poète, se contentant pour cette fois d’une ébauche barbare, voulait courir, avec la vie galopante, vers l’inconnu de la pensée. Les thèmes, qui ne sont point encore de véritables leit motive,