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LA DAME BLANCHE

laisser l’illusion de la vie. Or, rien ne détruit cette illusion comme l’alternance du chant et de la parole. La musique, magnifiantle verbe, nous élève avec elle en un monde supérieur d’où nous retombons meurtris quand elle se tait pour céder la place au prosaïque « dialogue », et, dès que l’on introduit au milieu de ce dialogue des romances, des couplets qui, la plupart du temps, arrêtent l’action et même la font oublier, on viole tranquillement les lois les plus élémentaires du théâtre.

Peu à peu, la transformation du genre est devenue nécessaire. Considérez le chemin parcouru des Troqueurs de Dauvergne, de la Servante maîtresse de Pergolèse, des Deux Chasseurs et la Laitière de Duni, de Rose et Colas de Monsigny, du Tableau parlant de Grétry, à Carmen, le dernier chef-d’œuvre de l’opéra-comique, je pense, les Maîtres Chanteurs et Falstaff ayant fixé nettement l’esthétique de la comédie musicale où l’unité d’art, par le chant continu, est parfaite et qui nous donne cette illusion de la vie sans laquelle le théâtre ne saurait nous prendre, nous passionner, nous émouvoir, nous amuser et nous garder.

Mais, je le répète, on reverra toujours la Dame blanche avec un vif intérêt, constatant d’abord qu’elle marque une étape importante dans l’évo-