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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

pérée, gardant des ouvrages classiques une évidente tenue d’art et apportant une grande fraîcheur d’inspiration, devait réussir de suite, et d’emblée obtint, en effet, le succès triomphal que l’on sait. Ce succès ne s’est guère démenti jusqu’à présent. De 1825 à 1838, nous comptons 488 représentations, puis nous notons une interruption de deux ans. De 1840 à 1894, la pièce ne quitte plus l’affiche et elle atteint le chiffre énorme de 1 586 représentations. Après ce second arrêt, elle a été reprise et il est certain qu’on la reverra toujours avec plaisir, tant est puissante l’attirance qu’exerce sur le public un chef-d’œuvre consacré, même petit et si peu conforme qu’il soit aux aspirations nouvelles des foules.

Car il est hors de doute qu’à cette heure nous demandons à la musique théâtrale bien autre chose que de nous « bercer » et que d’être « gracieuse ». Nous exigeons d’elle non seulement une intensité d’expression qui eût stupéfié Boïeldieu, mais une logique, relative, j’y consens, et cependant assez rigoureuse. Lorsque nous réclamons le plus de vérité possible dans le drame ou dans la comédie lyrique, quelques personnes nous répondent encore qu’à la scène tout n’est que convention et mirage. Soit. Mais au moins faut-il que la langue choisie par un auteur conserve l’unité suffisante pour nous