règne arbitraire de la cavatine, du couplet à vocalises, d’insignifiance absolue, est achevé, faisant place à la liberté des scènes, des tableaux, des œuvres entières. Il exige que le rôle de l’orchestre soit non plus passif mais actif, que la symphonie, d’accord avec le chant, prenne part au drame, commente les sentiments des personnages de ce drame, éclaire leurs âmes, les jette en l’atmosphère qui leur est propre. Il veut que ces personnages cessent d’être figés dans le récitatif, l’air, le duo conventionnels, et il demande qu’ils agissent et s’expriment selon la vraisemblance de leurs caractères.
Sur ces points, je le répète, la bataille, jadis si terriblement, si sauvagement engagée, est finie et, à cette heure, personne, je crois, ne s’avise de contester la victoire des idées nouvelles.
Mais les luttes d’art, vieilles comme le
monde, sont aussi comme lui éternelles, ce qui
est bien heureux, d’ailleurs. Elles renaissent en
ce moment, non moins vives qu’autrefois, et les
questions qu’elles mettent en jeu me semblent
d’une extrême gravité. Je vais essayer de les
préciser.
L’évolution dont je parle n’a pu aboutir que grâce au magnifique et bienfaisant génie de