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DON JUAN

Nulle reprise d’œuvre musicale ne provoqua, d’avance, pareilles disputes. Dès que les directeurs de l’Opéra et de l’Opéra-Comique annoncèrent leur commun projet de remettre Don Juan à la scène, ce fut partout un étonnement qui se traduisit de mille façons diverses. Ce projet était louable cependant, car enfin il vaut mieux, n’est-ce pas ? reprendre Don Juan, dont la signification d’art est si nette, si grande et si haute et dont la jeunesse sera éternellement victorieuse que les trop fréquentes inutilités qui, décrépites, sur le seuil de l’oubli, ne marquent qu’une déviation momentanée du goût, qu’un caprice passager de la mode. On objecta l’indigence des traductions françaises de l’ouvrage de Mozart, l’impossibilité où se trouvent nos théâtres de représenter cet ouvrage tel qu’il fut donné pour la première fois