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Et son buste sacré pour nous est un trésor.
Où ne trouve-t-on pas cette image chérie ?
Pere de ses sujets, sa sensibilité
Lui donne autant de droit sur la France attendrie,
Que les rares talens, l’héroïque énergie
Et cette aimable loyauté[1]
Dont il para la Royauté
Qu’un Roi nous paroît grand, quand notre sort le touche !
C’est pour lui le chemin de l’immortalité ;
Et ce Resurrexit volant de bouche en bouche,
Est le cri de l’amour justement mérité.
Il n’est point de François, qui n’adore son Maître :
Ces sentimens en nous par le Ciel imprimés,
Des autres Nations nous distinguent peut-être ;
Mais en aimant beaucoup nous voulons être aimés.
O vous qui m’écoutez, j’en appelle à vous-mêmes :
N’est-ce pas dans vos cœurs que je puise mes chants ?
Soutenez mes accords, rendez-les plus touchans ;
L’audace est pardonnable où l’amour est extrême.
Que ne puis-je à mon gré peindre tout à la fois,
Et le cœur des François, & celui de leurs Rois !
Quel tableau ravissant ! … Divine Polymnie !
Hélas ! je n’ai qu’une ame ; il faudrait ton génie.
Une ame ! ah ! c’est assez ; un doux pressentiment

  1. Vieux mot que peu de gens connoissent aujourd’hui.