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358 ŒDIPE.

de mes mains à la table d*un père tendre, hélas, que vont-elles devenir ? généreux Prince, j’ose vous les recommander, & vous les remettre entre les mains. Ah, qu’il me soit permis, si ce n’est de les voir, du moins de les embrasser pour la dernière fois, de les arroser de mes larmes, & de pleurer avec elles des maux dont elles portent le poids. Digne race de tant d’illustres ancêtres, donnez-moi cette triste consolation. Satisfait de les tenir entre mes bras, je croirai jouir encore de leur vue… mais quelle voix a frappé mon oreille ! n’entends-je point les cris de mes deux filles éplorées ? Créon, senfible à la pitié, a-t-il déjà exaucé mes vœux ?


SCENE IV.

Les mêmes, & les filles d’œdipe.

Créon.

Oui, Prince, c’est moi-même qui ai prévenu vos désirs, & qui vous procure cette consolation que vous avez si ardemment désirée.

Oedipe..

Daignent les Dieux, pour récompense de cette faveur, vous accorder