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352 ŒDIPE.

bes ? • ô hymen, trop funeste hymen, tu me donnas la vie; mais après me l’avoir donnée, tu fis rentrer mon sang dans le sein d’où j’étois sorti, & par-là tu produis des pères, frères de leurs enfans, des enfans, frères ou sœurs de


• C'est là le beau morceau cité par Longin, pour montrer que les pluriels ont je ne sçai quoi de magnifique par la multiplicité d’objets qu’ils offrent à l’esprit. M. Despreaux l’a traduit ainsi "Hymen, funeste hymen, tu m’as donné la vie, Mais dans ces mènes flancs où je fuis renfermé Tu fais rentrer ce sang dont tu m’avois formé, Et par là tu produis & des fils & des pères, Des frères, des maris, des femmes, & des mères. Et tout ce que du sort la maligne fureur Fit jamais voir au jour & de honte & d’horreur.

Je n’ai fait que rompre la mefure des vers, & j’ose dire que M. Dacier eût bien fait d’en user de même. Il est pourtant bon de remarquer que ni l’un ni l’autre n’a fait sentir le ???? sanguinem cognatum, qui sépare les pères, les fils & les frères, pour marquer Œdipe, d’avec les épouses & les mères, pour indiquer Jocaste. Voilà ce que n’ont pas observé Mrs. Boileau, Dacier & Boivin, qui ont confondu ces mots fils, pères, frères, maris, femmes, mères, choses qui sont le fruit de tous les mariages. Je dois mon interprétation au R. P. TOURNEMINE,