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ACTE II. 281

Tirésias

Oui, je vous laisse, content d’avoir déclaré mon secret sans redouter votre présence. Ma vie & mon fort ne dépendent point de vous. Je vous le dis pour la dernière fois, cet homme que vous cherchez, & que vous accablez de malédictions, ce criminel, ce meurtrier est dans Thébes. Étranger en apparence, on verra bientôt qu’il est Thébain. Bientôt sa fortune si belle, si riante, s’évanouira comme un songe. Aveugle, réduit à l’indigence, courbé sur un bâton, on le verra errer dans les contrées étrangères. Quelle confusion quand il se reconnoîtra frère de ses fils, époux de sa mère, coupable en même tems d’inceste & de parricide. Allez, Prince, éclaircissez ces terribles paroles, & si vous me trouvez menteur, je consens de passer pour un faux Prophète. Adieu.