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ACTE II. 263

moi à mon tour, fécondez mes soins, & je réponds d’un heureux succès. Etranger en ces lieux, & libre de tout soupçon sur le meurtre de Laïus, dont le détail n’étoit pas même venu jusqu'à moi, je vais déclarer avec liberté mes sentimens. Croyez que je n’irois pas réveiller un crime enseveli dans l’oubli, si je n'avois des indices certains. Sachez donc, Thébains, qu’Oedipe autrefois étranger, à présent votre concitoyen & • soumis aux loix qu’il prescrit, ordonne à tous les habitans de dénoncer l’assassin de Laïus, † Si la crainte du châtiment empêche le coupable de se déclarer, qu’il mette bas toute frayeur; il en fera quitte pour l’exil. Si l’assassin est un étranger, qu’on le déclare: cet important service sera récompensé. Que si malgré mes


magnifique que celle du premier. Le peuple en foule est assemblé, comme l’avoir ordonné Œdipe, pour entendre sa dernière résolution & ses ordres touchant l’exécution de l’Oracle, & touchant la recherche du meurtrier de Laïus.

• J’ai ajouté ce mot au texte pour en expliquer le sens. Sophocle en effet veut nous faire entendre qu’œdipe se soumet aux ordres qu’il va donner, & aux imprécations qu’il va prononcer.

† Grec, fils de Labdacus, petit-fils de Cadmus.