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   260                  ŒDIPE.

sommes accablés. '*' Si vos mains salutaires ont éteint le feu qui commençoit à embraser notre ville, c'est maintenant,grands Dieux, que vous devez nous secourir. Hélas, nos maux font innombrables. Vous voyez tout un peuple victime de la mort, descendre dans le tombeau. Plus d’espoir, plus de ressource La terre ferme son sein & se refuse à nos travaux; les mères meurent dans les douleurs de l’enfantement: Pluton, le fier Pluton voit tomber les morts sur la rive du Styx plus promptement que les éclairs, & comme une foule d oiseaux qui se précipitent les uns sur les autres. Des monceaux de cadavres privés des derniers devoirs couvrent la campagne. On voit de tous côtés de jeunes épouses & des matrones respectables par leur vieillerie, embrasser les autels † comme un asyle sacré, & percer les airs de leurs gémissemens. On n’entend de toutes parts que de lugubres accens; & le nom d’Apollon mille fois répété se confond avec les cris douloureux. Témoin de


'*' En inspirant Œdipe qui délivra Thébes du Sphinx.

† Ou bien, embrasser les autels qui sont sur le rivage, ????????. Ce sens est peut-être le plus vrai, l’autre est plus beau.