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la température des étoiles

La méthode des indices de couleur a permis d’obtenir ce résultat par des statistiques faites à partir des catalogues photométriques et portant sur un grand nombre d’étoiles. On peut ajouter qu’il a été confirmé par des mesures spéciales d’indices de couleur faites par des méthodes photo-électriques, et aussi par des mesures spectrophotométriques dans lesquelles ont été comprises quelques étoiles naines des divisions G0 à K5.

L’interprétation théorique de la différence entre les températures des naines et des géantes de la même classe est d’ailleurs immédiate. La classification spectrale est basée sur la façon dont se succèdent les uns aux autres les spectres de haute excitation — spectres d’étincelle — les spectres de faible excitation — spectres d’arc — et les spectres de bandes : chaque classe y est caractérisée par un certain degré de dissociation des molécules ou d’ionisation des atomes. La dissociation et l’ionisation dépendent surtout de la température et croissent avec elle, mais ces 2 phénomènes dépendent aussi de la pression, et augmentent quand la pression diminue : la pression étant beaucoup plus faible dans les géantes que dans les naines, le même degré d’ionisation ou de dissociation y est atteint pour une température plus basse.

Températures déduites de mesures radiométriques. — La relation (3) peut être appliquée au calcul de la température d’une étoile en prenant pour le rapport des énergies reçues par un récepteur thermique sur lequel on fait successivement tomber 2 portions, plus ou moins étroites, du spectre de l’étoile ayant pour longueurs d’onde moyennes et . La méthode présente l’intérêt de supprimer les difficultés de la photométrie hétérochrome, puisqu’on fait une mesure directe d’énergie ; elle a été appliquée par Coblentz et par Abbot aux radiations infra-rouges, qui forment une partie importante du rayonnement des étoiles les moins chaudes, en séparant par la traversée d’écrans appropriés divers groupes de radiations infra-rouges.

Une variante consiste à mesurer avec le récepteur thermique le rayonnement total reçu de l’étoile, puis à déterminer, par interposition d’une cuve d’eau, l’énergie absorbée par cette cuve, c’est-à-dire l’énergie transportée par les radiations de