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les spectres des étoiles

la classe M apparaissent déjà dans les spectres K5. La bifurcation entre les étoiles carbonées et les étoiles à oxyde de titane doit donc se faire aux environs des divisions K2 – K3. Il n’existe aucun spectre stellaire présentant à la fois les bandes de Swan et les bandes de l’oxyde de titane, ce qui montre que les évolutions K2 – R0 – N et K5 – M sont entièrement distinctes.

On sait qu’au laboratoire on n’observe jamais le spectre de Swan dans une source contenant un excès d’oxygène : on peut penser que la différence entre les 2 évolutions est due à une différence de composition chimique, qui se traduit, lorsqu’on arrive aux basses températures, par une différence dans les composés qui se forment. L’atmosphère des étoiles R et N ne contiendrait pas assez d’oxygène pour oxyder tout le carbone ; celle des étoiles M et S contiendrait au contraire suffisamment d’oxygène pour oxyder tout le carbone, et former ensuite des oxydes métalliques.

La branche S semble se séparer de la série principale vers K5 ; aux basses températures, les bandes de Ti O réapparaissent dans les étoiles S, et la branche S rejoint peut-être la série principale vers M8. La formation lors du refroidissement de l’un des oxydes Zr O ou Ti O dépend peut-être uniquement de la pression, l’oxyde de zirconium, plus difficile à dissocier, subsistant à des pressions plus basses. Les spectres des étoiles S présentent les caractères généraux des spectres des supergéantes : on tend aujourd’hui à penser que les étoiles S sont des étoiles M à très faible densité, ou, de façon plus précise, qu’elles diffèrent des étoiles M comme les Céphéides diffèrent des étoiles F et G ordinaires (cf. p. 167).

Statislique des étoiles par type spectral. — Sur les 240 000 étoiles du Henry Draper Catalogue (p. 7), il y a 170 étoiles O, 84 étoiles R, 149 étoiles N et 3 étoiles S ; on voit que ces classes ne contiennent que de très rares objets, et qu’environ 99,8 p. 100 des étoiles appartiennent aux classes de la série principale allant de B à M.

Pour indiquer la répartition statistique des étoiles, on préfère généralement grouper sous le titre F par exemple non pas les